Platon, la plateforme digitale qui fructifie l’excédent de trésorerie : Rencontre avec son cofondateur et CEO, Alexandre VALENSCAK

Alexandre VALENSCAK, le cofondateur et CEO de Platon, la plateforme qui fructifie l’excédent de trésorerie.

Fondée en 2022, Platon est une startup qui accompagne les PME, les startups et les indépendants dans le placement de leur excédent de trésorerie avec une solution simple, rapide et sans risque.

Pour le Journal du Manager, Alexandre VALENSCAK revient sur la genèse du tout premier service de placement de trésorerie en ligne.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Platon ? Quel a été le déclic ?

Fondée en 2022 par Louis CELLIER et moi-même, Platon accompagne les TPE-PME dans le placement de leur trésorerie avec une solution digitale et accessible en moins de 10 minutes. Notre mission est de permettre à tout entrepreneur de devenir un bon gestionnaire.

Ayant un gros attrait pour l’univers web3 avec Louis, nous décidons de créer une solution permettant de démocratiser l’investissement en crypto auprès du grand public. Après quelques mois compliqués afin de se conformer à une réglementation mouvante, nous prenons le recul nécessaire pour prendre la meilleure direction. Au cours d’une de nos discussions, je partage à Louis une phrase assez anodine : « Tu sais, si nous avions placé nos fonds post-levée, nous aurions pu nous payer au moins quelques mois… ». Nous nous sommes regardés de manière assez ébahie, terminé la crypto, Platon était née.

Comment fonctionne la technologie employée par vos équipes ?

La promesse de Platon est de faire gagner du temps aux dirigeants et aux directions financières. Nous rémunérons la trésorerie dormante des entreprises grâce à un parcours simple, rapide et intuitif. Afin d’assurer cette promesse, nous travaillons avec My Money Bank pour notre compte à terme, et Apicil pour nos produits structurés (disponibles dès l’automne 2023).

L’inscription, depuis notre site web, consiste à recueillir les informations et documents réglementaires nécessaires de l’entreprise. Une fois le dossier complet, nous le soumettons à notre partenaire pour validation. Ensuite, nous procédons à l’ouverture du compte avec notre partenaire, avant dépôt des fonds de la part du client. L’ensemble des produits proposés sont liquides et comprennent un faible risque. Pour finir, nous assurons une flexibilité à notre client afin qu’il puisse retirer ces fonds lorsqu’il le souhaite.

Comment vous démarquez-vous des acteurs tels que Pandat Finance ?

Platon se positionne sur du 100 % digital pour proposer ses offres. Cette approche nous permet de valider notre promesse d’accessibilité en un temps record et nous offre un avantage compétitif vis-à-vis des différents acteurs présents sur le marché. La simplicité d’utilisation de nos services rend Platon accessible à tous, sans nécessiter de connaissances financières particulières. De plus, notre cible se compose principalement de startups, PME et indépendants, aujourd’hui trop peu accompagnée sur ces sujets.

Enfin, notre offre est entièrement gratuite et sans frais cachés. Nous nous rémunérons par le biais de nos partenaires.

Comment faites-vous connaître la marque ? Comment les TPE et les PME accueillent-elles votre solution ?

Le marché du courtage est assez vieillissant. Les acteurs ne se digitalisent pas et il en est de même pour la communication.

Nous misons sur deux canaux pour insuffler une nouvelle dynamique :

  • La vente directe, propulsée par une présence digitale, notamment sur LinkedIn ainsi qu’avec l’Académie, le blog de Platon. Nous apportons du contenu et des connaissances sur l’environnement financier des entreprises aux dirigeants et aux directions financières.
  • La vente indirecte, basée sur un réseau de prescripteurs. Nous nouons des partenariats stratégiques avec des experts-comptables afin de déployer notre solution auprès de leurs clients. Nous souhaitons accélérer sur ce créneau dans les prochains mois.

Les clients sont à la recherche d’accessibilité et de flexibilité. Le dirigeant n’a pas le temps d’échanger des heures avec son banquier pour trouver une éventuelle solution. Les directions financières, quant à elles, sont suffisamment accaparées par des sujets de gestion.

Les entreprises accueillent très bien Platon, grâce à sa promesse de souscription en moins de 10 minutes et en ligne.

Selon vous, comment ce nouveau marché va-t-il évoluer ces 5 prochaines années ? Quelles sont vos attentes ?

Les taux sont en forte hausse depuis quelques mois. Selon notre compréhension du marché, cette augmentation devrait continuer, afin de se maintenir à un palier haut pendant plusieurs semestres, au moins. Nous attendons d’ailleurs une nouvelle annonce de la Banque Centrale Européenne (BCE) sur une évolution positive des taux directeurs courant septembre. Celle-ci ne sera probablement pas la dernière.

Ces éléments nous poussent à être optimistes sur l’évolution du marché. Beaucoup d’entreprises ont un excédent de trésorerie et ont été déçues par les propositions d’accompagnement des banques ces dernières années. Les acteurs émergents doivent devenir une alternative solide, à condition de proposer des solutions plus compétitives que celles des banques. La flexibilité et le service client seront également très attendus.

Où en êtes-vous dans le développement de ce projet ? Comment comptez-vous financer l’activité de Platon ?

L’activité de Platon a été lancée très récemment, et compte déjà un portefeuille client de plusieurs millions d’euros. Cela nous pousse à développer notre produit afin d’améliorer l’interface et les fonctionnalités présentes.

Une nouvelle version sortira fin 2023 comprenant l’ensemble des produits listés par Platon, tout en renforçant la notion de liquidité à l’entrée comme à la sortie. Un espace propre à l’utilisateur sera à sa disposition afin d’avoir un suivi en direct de ses placements, son patrimoine et les intérêts gagnés. Il y a une volonté de s’entourer d’experts pour avancer rapidement. Des profils comme Frédéric CAUBERT, sur l’aspect risque et compliance, ou Fabrice GUEZ, sur l’aspect du choix des produits, sont importants. Ils participent à la stratégie, dans un objectif de toujours satisfaire et améliorer l’expérience du client.

Nous avons clôturé une levée de fonds, afin d’assurer un lancement optimal dès septembre. Cette entrée d’argent permet d’accélérer notre développement commercial et produit.

Avez-vous prévu d’étendre votre activité à l’international dans les années à venir ?

Rien qu’en France, 643 Mds € dorment sur les comptes à vue de 3,15 M de TPE-PME. C’est un constat qui se répète en Europe, notamment dans des pays comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Benelux ou encore le Portugal.

Beaucoup d’acteurs apportent de la nouveauté depuis quelques années sur la gestion de trésorerie des entreprises. Toutefois, le placement de trésorerie, très complémentaire, ne rencontre que trop peu d’innovation. C’est un sujet stratégique majeur, qui reste la chasse gardée des banques et des courtiers, lorsque le sujet est pris au sérieux par les directions financières.

Nous souhaitons suivre le modèle des fintechs françaises les plus ambitieuses en devenant un acteur de référence en France, avant de devenir un référent européen du placement de trésorerie dans les années à venir.

À quelles contraintes législatives et réglementaires avez-vous dû faire face lors de la création de Platon ?

Le marché sur lequel nous nous positionnons est plus accessible que l’environnement crypto d’un point de vue réglementaire. Il est surtout réglementé depuis longtemps, donc clair et accepté par les acteurs.

Platon est aujourd’hui immatriculé en tant que Courtier en Opérations de Banque et Services de Paiement (COBSP) et Conseiller en Investissements Financiers (CIF) auprès de l’ORIAS. Nous sommes également membres de l’association professionnelle de la Chambre Nationale des Experts Financiers (CNCEF). Ces deux immatriculations nous permettent d’accompagner librement les entreprises avec lesquelles nous travaillons sur le marché français. Cela ne nous soustrait pas à la réglementation en vigueur, notamment sur nos devoirs de connaissance client et de lutte contre le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme.

Avez-vous connu des difficultés particulières lors de votre parcours entrepreneurial ?

Un parcours entrepreneurial n’est jamais linéaire, tout entrepreneur a déjà fait face à des difficultés. Pour Platon, notre principal défi a été de pivoter et d’itérer rapidement à un moment où les marchés de la cryptomonnaie ne se portaient pas bien. Nous sommes d’ailleurs passés d’une activité B2C à B2B. Par conséquent, nous avons su adapter notre offre de services en comprenant les enjeux de notre nouvelle cible. En parallèle, nous nous sommes également conformés à la réglementation afin d’assurer le lancement dans les temps.

Quels sont vos projets ? Comment imaginez-vous cette activité dans 5 ans ?

En France, en 2023, 75 % des PME n’ont pas de stratégie de placement de leur trésorerie du fait du manque d’offres sur le marché. Il y a de l’espace pour créer et développer une alternative solide aux banques et courtiers physiques.

Comme évoqué précédemment, notre priorité sera d’améliorer notre offre par de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux produits financiers. Pour ce faire, nous commencerons aussi à recruter début 2024. Cela nous permettra d’accélérer le développement commercial ainsi que de nouveaux canaux d’acquisition et de vente.

Nos remerciements à Alexandre VALENSCAK, cofondateur et CEO de Platon.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one

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