Schooltopia, la gamification au service de l’apprentissage : Rencontre avec sa fondatrice, Leila Ancelin

Leila Ancelin, fondatrice et CEO de Schooltopia, la bande dessinée qui révolutionne l'apprentissage.
Fondée en 2021, Schooltopia est une école en ligne qui a pour but d’aider les adolescents en sciences avec une pédagogie innovante et ludique. La startup a développé une plateforme de soutien scolaire qui immerge les ados dans une bande dessinée avec des mathématiques.
Pour le Journal du Manager, Leila Ancelin accepte de nous raconter l’histoire de Toshi, le professeur favori des adolescents.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire et l’activité de Schooltopia ? Comment vous est venue cette idée ?

Je suis une professeure de sciences à la base. J’ai enseigné pendant 10 ans à domicile à mon compte, mais aussi dans des structures privées. Titulaire d’une licence de mathématiques, physique, chimie et d’un master M1 MEEF, je ne voulais pas travailler dans l’éducation nationale. J’étais indépendante très tôt et j’avais envie de parfaire ma propre pédagogie et expérience.

J’ai fait un constat avec tous les élèves que j’ai pu rencontrer avec différentes problématiques (autiste, TDAH, adulte en reconversion…), c’est que sans l’envie d’apprendre et d’y trouver du sens, surtout dans des matières abstraites, cela n’aide pas pour l’apprentissage.

En tant que professeurs, nous enseignons des programmes imposés sans réelle flexibilité. Et il est difficile de justifier pourquoi on apprend certaines notions sans contexte.

Quel est le concept de Schooltopia ?

Schooltopia est une plateforme de soutien scolaire en ligne en mathématiques pour les collégiens. Elle se caractérise par 2 aspects.

Tout d’abord, son coté ludique. Les adolescents sont immergés dans une histoire amusante par chapitre de mathématiques sous forme d’épisodes. Chaque niveau a entre 15 à 17 épisodes. Ensuite, il y a son aspect innovant. Toshi, notre personnage principal est le professeur qui répond aux questions des élèves grâce à l’intelligence artificielle.

Nous voulons être les spécialistes en sciences.

Comment évolue votre activité depuis sa création ?

Schooltopia a vu le jour en avril 2021. Au départ, nous avons tenté d’utiliser un outil « no code » pour valider l’idée. C’est ainsi que nous avons eu nos premiers clients et nos premiers utilisateurs.

En février 2022, nous avons levé 220 k€ auprès de business angels. Cette levée nous a permis d’accélérer la production d’une plateforme customisée, recruter une équipe plus complète et tester de nouveaux canaux d’acquisition.

De plus, nous avons produit un MVP, et nous cherchons à avoir une traction commerciale en continuant à tester à travers du marketing organique et payant. Nous avons obtenu le label French Tech Seed de la BPI. Cet automne, nous sommes rentrés dans l’accélérateur de l’éducation nationale pour proposer notre produit aux écoles.

Enfin, nous levons actuellement 1 M€ auprès d’investisseurs.

Comment avez-vous conçu cette solution ?  Avec qui avez-vous collaboré pour lancer ce projet ?

J’ai un cofondateur historique qui est également investisseur et advisor dans ma start-up, mais il n’est pas opérationnel. Néanmoins, nous avons élaboré l’idée ensemble et il m’a soutenu sans cesse avec les hauts et les bas que j’ai pu rencontrer. Je considère que je suis solo female founder. J’ai recruté une dizaine de personnes très passionnées et investies dans le projet avec qui je travaille depuis ma première levée de fonds.

Comment le secteur de l’éducation accueille-t-il votre solution ?

Aujourd’hui, nous sommes rentrés dans l’accélérateur de l’éducation nationale. Ils veulent nous accompagner à mettre aux normes le produit, et le déployer dans les écoles publiques. Cela prouve que Schooltopia a une réelle utilité dans l’apprentissage des élèves et la gestion des cours des professeurs. Nous travaillons également avec des distributeurs de manuels scolaires comme la LDE et la librairie eMLS, qui vendent des licences de notre produit directement aux écoles.

Dans quelles villes êtes-vous aujourd’hui présents ? Quels sont vos prochains territoires d’implantation ?

Le siège social de Schooltopia se situe à Strasbourg, mais nos clients B2C viennent de partout en France. Vu que notre produit est numérique, il est possible d’avoir l’accès de n’importe où. Nous aimerions dans les prochaines années aller sur le continent américain et international.

Quelles stratégies et actions ont contribué à la croissance de Schooltopia depuis 2021 ?

Nous n’avons pas eu peur de tester beaucoup de choses et même quand les tests étaient un échec, nous avons continué sans jamais abandonner.

Schooltopia est principalement sur une stratégie digitale, avec une communauté de parents de 10K sur Facebook en organique. C’est d’ailleurs cette communauté qui nous a ramené nos premiers clients.

Aussi, j’ai persévéré malgré la difficulté de la première levée de fonds. Si bien que cela nous a permis de lever plus que la somme prévue (200 k€ en objectif et 220 k€ obtenu).

L’entrepreneuriat, un hasard ou une vocation ? Quelles difficultés avez-vous connues lors de votre parcours jusqu’à présent ?

Je l’ai toujours été, car le salariat ne m’a jamais attiré. Très vite, j’ai commencé à entreprendre en donnant des cours. Néanmoins, avoir une start-up innovante est d’un autre niveau, c’est beaucoup plus compliqué à rentabiliser.

Dans un premier temps, en tant que femme et en solo entrepreneur, la difficulté de lever des fonds a été présente. Les investisseurs ont du mal à faire confiance. Ajouté à cela, convaincre les clients de payer sur un produit en cours de construction n’est pas évident.

Quelles sont vos ambitions pour Schooltopia ? Sur quoi misez-vous pour votre développement ?

Nous voulons être présents dans toutes les écoles de France, mais aussi aller à l’international le plus rapidement possible. Nous misons notre développement à la fois sur du B2C et du B2B, en étant en relation avec les écoles, mais aussi avec des particuliers.

Quel bilan tirez-vous au bout d’un an d’activité ? Auriez-vous des conseils à donner aux jeunes entrepreneurs ?

L’entrepreneuriat est une aventure difficile et exigeante. Il faut être solide psychologiquement pour tenir les hauts, mais surtout les bas. Il faut gérer ses émotions pour rester efficace en toute circonstance.

Voici les conseils que je donne aux jeunes entrepreneurs :

  • Être sans cesse proactif en contactant les partenaires, investisseurs et agrandir son réseau ;
  • Être régulier dans ses actions et laisser suffisamment de temps aux tests pour avoir de la data ;
  • Réfléchir à de nouvelles idées en fonction des tests effectués en marketing pour essayer d’amorcer la traction ;
  • Faire beaucoup de tests utilisateurs et avoir des feedbacks des utilisateurs pour améliorer le produit ;
  • Voir ce qui bloque à chaque tunnel de conversion et essayer de trouver des solutions ;
  • Partager sa passion et sa bonne énergie, adapter son pitch à chaque public différent (clients, investisseurs, équipe…) ;
  • Faire confiance à son équipe et l’encourager, c’est la base de tout ;
  • Lors des recrutements, bien tester les candidats. Le fit humain est primordial ;
  • Prendre du temps pour soi pour éviter les burnouts.

 

Nos remerciements à Leila Ancelin, Fondatrice & CEO de Schooltopia.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one

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