Taftavie, le freelancing comme job étudiant : Rencontre avec son cofondateur, Mathéo Lamblin

De gauche à droite : Mathéo Lamblin & Alexandre Hachet, les cofondateurs de Taftavie.

Fondée en 2023, Taftavie est la 1ʳᵉ plateforme de freelances destinée aux étudiants. La startup s’est donnée pour défi de mettre en relation les étudiants et les entreprises afin que ces derniers puissent s’entraider et atteindre leurs objectifs respectifs.

Pour le Journal du Manager, Mathéo Lamblin nous raconte comment lui est venu l’idée de révolutionner le job étudiant.

Quelle est l’histoire de Taftavie ? Comment ce projet est-il né ?

Avec Alexandre Hachet, nous étions au Cambodge pour un stage et cherchions un job étudiant pour notre retour en France. Mais nous avons constaté qu’aucune des propositions que l’on recevait ne correspondait avec nos attentes. Elles étaient principalement opérationnelles (ne nécessitant pas de compétences intellectuelles particulières). Or, nous étions étudiants en Quatrième année ayant travaillé pendant plusieurs mois au sein d’entreprises sur des missions intellectuelles. Avec une vraie valeur ajoutée pour celle-ci. Nous savons que nous pouvons apporter plus que des « bras » aux entreprises.

On a voulu vérifier si l’on était les seuls avec ce constat ou si c’était un constat général. On a remarqué que 80 % des étudiants avaient un emploi qui n’avait rien à voir avec leur domaine d’étude et qui était souvent « concurrent ». Un job dit « concurrent » va prendre trop de temps à l’étudiant et ne va pas lui permettre de se concentrer pleinement sur ses études. Il lui demandera même de rater des cours pour faire ce travail. En parallèle, on a observé que 73 % des étudiants prennent un emploi avec comme motivation de gagner en compétences professionnelles. Il y a donc un contraste entre la motivation et la réalité des jobs proposés.

En faisant ces recherches, on s’est aussi rendu compte que les PME/TPE avaient des problèmes pour réaliser leurs projets. En effet, 60 % des projets des TPE/PME sont abandonnés par manque de financement, les 40 % restants sont abandonnés par manque de temps ou de collaborateurs. Il ne faut pas oublier que 50 % des étudiants ont besoin d’argent pour vivre et 80 %, pour améliorer leur niveau de vie et s’émanciper vis-à-vis de leurs parents.

Pouvez-vous présenter votre activité en quelques mots ? Quel est le business model de Taftavie ?

Nous mettons en relation les entreprises avec des étudiants freelances pour répondre à des besoins pour lesquels ils manquent de temps, de financement ou de collaborateur. La rémunération minimum pour un étudiant est de 15 €/h. À cette rémunération s’ajoute notre commission de 20 % qui garantit la collaboration, le paiement et l’aboutissement de la mission.

Notre intérêt est de mettre en relation l’entreprise avec le meilleur étudiant, car nous nous rémunérons à la commission sur l’heure travaillée. Dans notre business model, les entreprises, les étudiants et nous sommes gagnants. Il est important de noter qu’à rémunération brute équivalente pour l’étudiant (15 €/h brut par exemple), notre solution est 52 % moins couteuse que l’intérim et 36 % moins couteuse qu’un CDI/CDD pour les entreprises toutes charges comprises.

Quels sont les avantages de Taftavie pour les étudiants et les entreprises ?

Taftavie, c’est la première plateforme de freelance, 100 % étudiant. Notre solution permet aux entreprises de trouver l’étudiant freelance idéal pour leurs projets, de discuter directement avec lui et de le recruter en quelques clics. La collaboration est simple et sécurisée avec contrats et paiement en ligne. Taftavie s’occupe de tout et s’assure de proposer des étudiants freelances sérieux et engagés, qui fournissent des résultats exceptionnels. Leur statut d’étudiants favorise l’apprentissage constant et l’innovation. Leur pluridisciplinarité permet une approche polyvalente pour répondre aux besoins des entreprises.

Comment les entreprises et les freelancers professionnels ont-ils accueilli votre solution ?

Les entreprises sont très intéressées par notre solution. Nous n’avons pas l’intention de remplacer les freelances expérimentés, mais plutôt être un complément de leur prestation pour les entreprises clientes. Nous pouvons très bien imaginer un freelance expérimenté qui fait appel à un étudiant Taftavie pour faire sa comptabilité ou son community management.

Comment faites-vous connaître la marque ?

Nous nous efforçons de construire une vraie image de marque identifiable. Mais aussi de faire vivre notre histoire entrepreneuriale pour tous les étudiants qui nous suivent. Leur donner le gout des responsabilités. Enfin, nous développons fortement Taftavie auprès des start-up étant déjà au sein de l’écosystème.

Comment attirez-vous les étudiants sur votre plateforme ? Les entreprises ont-elles des exigences particulières dans leurs choix ?

Nous souhaitons attirer les meilleurs étudiants freelances sur la plateforme, nous préférons 5 000 très bons étudiants inscrits, motivés et prêts à donner le meilleur pour répondre au besoin des entreprises que 50 000 étudiants juste pour gonfler nos chiffres (au risque de ne plus respecter notre promesse).

Dans cette optique-là, nous allons directement rencontrer les étudiants dans les écoles, nous construisons une communauté de qualité sur nos réseaux sociaux et essayons d’apparaitre dans les médias pour faire connaitre notre solution et la vision.

Quelles sont les difficultés éprouvées dans l’exercice de votre activité ? Comment composez-vous avec ces obstacles ?

Les difficultés font partie du cheminement, donc on vit plutôt bien les quelques difficultés qui se mettent sur notre chemin. Dès le début, nous avons adopté la mentalité « si l’on a des difficultés, c’est qu’on avance, évolue ou dérange donc que c’est positif ».

L’entrepreneuriat, un hasard ou une vocation ?

L’entrepreneuriat, c’est une vraie vocation pour moi. J’ai une histoire familiale inscrite dans l’entrepreneuriat depuis des générations et mon père est, lui aussi, entrepreneur. J’ai décidé de faire l’ITEEM après mon bac pour leur orientation entrepreneurial et l’opportunité de faire ma cinquième année autour d’un projet.

Pour la petite histoire, ma première expérience entrepreneuriale était en première année de l’ITEEM. Avec Antoine Leblanc et Gonzague Roucou, on a lancé le Million.Pixel.Challenge. L’idée était de détourner le coup de génie d’un Anglais qui, dans les années 2000, avait vendu un million de pixels de pub sur une page Web. L’initiative avait comme objectif de reverser un million d’euros à des associations. L’idée n’a pas pris, mais c’était une bonne expérience. Premiers pitchs, premières réunions stratégiques, première création de communauté, mais aussi première apparition média avec un article dans 20 minutes.

Quelles sont vos ambitions pour Taftavie ?

Nous souhaitons que Taftavie devienne la plateforme de référence pour le recrutement d’étudiant freelance en France et en Europe. Et faire évoluer les mentalités vis-à-vis du freelancing et des étudiants. Nous avons de grosses ambitions pour Taftavie et de nombreux projets en cours de développement, planifiés ou en tête pour atteindre nos ambitions.

 

Nos remerciements à Mathéo Lamblin, cofondateur de Taftavie.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one

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