Yubo, la plateforme sociale de la génération Z : Rencontre avec Lucien Grandval, Directeur de la Communication

Lucien Grandval Yubo

Créée en 2015 par Sacha Lazimi, Arthur Patora et Jérémie Aouate, Yubo est une plateforme sociale pour les jeunes de 13 à 25 ans. L’application sociale rencontre un véritable succès à l’international et commence à se développer en France !

Pour le Journal du Manager, Lucien Grandval, directeur de la communication de Yubo, nous raconte l’histoire de la marque et nous explique les raisons de leur succès.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Yubo ? Comment ce projet est-il né ?   

Yubo fut créé en 2015 par les trois fondateurs : Sacha Lazimi, Arthur Patora et Jérémie Aouate. Cela fait maintenant 10 ans qu’ils travaillent ensemble et qu’ils créent des applications mobiles. À l’origine, Sacha et Jérémie étaient ensemble à l’université Paris Dauphine et c’est à ce moment qu’ils décident de créer une première application. Cette application consistait à échanger anonymement dans des groupes de chats, mais étant un petit projet étudiant ils ont fini par l’arrêter. À la suite de cela, Sacha et Jérémie sont tous les deux allés en école d’ingénieur et c’est à l’École Centrale que Sacha fait la rencontre d’Arthur. Ils ont commencé à travailler à trois sur une application, Twelve, qui se basait sur le principe de « un jour une rencontre ». Malheureusement, dû à un manque de rétention sur l’application, les trois associés ont décidé de changer de projet. C’est durant toute leur année de césure à Londres que le projet Yubo a commencé à voir le jour.

Qu’est-ce que Yubo ? À qui vous adressez-vous ? 

Yubo est une plateforme sociale destinée à la génération Z, c’est-à-dire les 13-25 ans. 90 % de notre base d’utilisateurs est représenté par les 15-20 ans. Concrètement, Yubo propose des groupes de discussion publics dans lesquels il est possible de discuter en vidéo, audio ou à travers un chat. Cela se présente un peu comme un feed de mini forum où l’on peut décider d’y rentrer ou pas en fonction du sujet, de la langue et des origines des participants.

N’est-ce pas trop compliqué d’arriver sur un marché ultra concurrencé par les principaux réseaux sociaux ?

Nous ne sommes pas vraiment en concurrence directe avec les gros réseaux sociaux. Yubo répond à une demande différente qui est la socialisation en ligne, le fait de se faire des amis en ligne, de passer du temps avec des gens. Nous sommes très centrés sur les utilisateurs et non sur le contenu comme Instagram sur les photos ou bien TikTok sur les vidéos. Ce qui compte pour nous ce sont les interactions en temps réel, sans stockage de contenus. 

Comment expliquez-vous que Yubo fonctionne aussi bien chez les jeunes ? 

Cela s’explique tout simplement parce que la génération Z est celle qui a grandi avec les smartphones et qui est la plus connectée. Cette génération est bien plus connectée que les millennials, mais paradoxalement c’est une génération qui est assez seule et qui souffre de solitude car les grosses plateformes ne répondent pas au besoin de socialisation. Les followers et les likes sont des interactions pauvres, et finalement cela est plus de la consommation de contenus que de l’interaction avec les gens.

Les fondateurs ont constaté qu’il y avait énormément de jeunes qui partageaient leur pseudonyme snapchat sur d’autres réseaux sociaux pour pouvoir discuter avec d’autres personnes. C’est de ce constat-là, cette solitude et ce besoin de socialisation de cette jeune génération que Yubo fut fondée.

Quel est votre business model ? 

Nous ne diffusons aucune publicité sur notre plateforme et nous n’utilisons pas les datas à des fins commerciales. Nous avons un modèle Freemium basé sur les abonnements où l’on permet à nos utilisateurs d’acheter des fonctionnalités payantes sans que cela nuise aux utilisateurs qui ne payent pas. Ces fonctionnalités permettent de bénéficier d’avantages exclusifs comme le Boost qui permet de booster un live et donc lui donner plus de visibilité.

Dans quels pays êtes-vous aujourd’hui présents ? Quels sont vos prochains territoires d’implantation ?  

Nous sommes très présents dans les pays anglo-saxons qui représentent 80 % de notre base d’utilisateurs ! 50 % en Amérique du Nord et principalement aux États-Unis, notre premier marché. Notre deuxième marché est le Royaume-Uni avec 20 % de notre base d’utilisateurs. Viennent ensuite les pays nordiques où nous avons un très fort taux de pénétration et l’Australie qui est également un gros marché pour nous. Nous avons aussi une bonne présence au Brésil avec beaucoup d’utilisateurs depuis l’été dernier.

Paradoxalement, la France est un petit marché qui est en très forte croissance donc cela commence à devenir intéressant. Notre ambition est de vraiment consolider notre présence et de continuer à nous développer dans les pays où nous sommes déjà très présents, en particulier les États-Unis.

Avec les différents confinements, avez-vous ressenti une hausse de la demande d’utilisation ? 

Effectivement, il y a eu une très forte augmentation de l’utilisation de notre plateforme par de nouveaux utilisateurs et même en matière de temps passé par nos utilisateurs déjà actifs. Nous avons constaté l’année dernière, dans le monde, une augmentation de 400 % du temps passé sur nos groupes de discussion. Tout le monde avait un réel besoin de se socialiser, de communiquer et de passer plus de temps en ligne.

Quelles sont les ambitions de Yubo ? 

Comme je le disais, nous allons vraiment chercher à consolider notre présence dans les marchés où nous sommes déjà forts et donc à confirmer ce succès qu’on a pu avoir. Nous avons déjà effectué une levée de fonds l’année dernière et l’idée est d’utiliser ces fonds pour développer notre produit, le rendre encore plus attractif, plus stable et qu’il puisse supporter notre développement rapide. Concernant le recrutement, nous grandissons très vite ! Nous embauchons beaucoup de talents en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, afin de pouvoir supporter cette croissance, le développement du produit, et d’assurer la sécurité de nos utilisateurs avec nos équipes de modération.

Nos remerciements à Lucien Grandval, directeur de la communication de Yubo.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one.

Compte