Wisper, spécialiste de la virtualisation des postes de travail : Rencontre avec son président, Jean-Marc Gonon

Jean-Marc Gonon, Président de Wisper

Fondé en 2006, Wisper est un éditeur français de solutions dédiées à la virtualisation des postes de travail. L’objectif est de réinventer le PC d’entreprise et de proposer des postes de travail performants, gérés de manière centralisée, sans aucune contrainte.

Pour le Journal du Manager, Jean-Marc GONON nous raconte l’histoire de Wisper. Il nous parle aussi de sa solution logicielle ceBox® ainsi que de ses ambitions pour l’avenir.

Pouvez-vous nous présenter l’histoire et l’activité de Wisper ?

Wisper est une société qui existe depuis plus de 15 ans. Nous connaissons notre premier virage technologique en 2016 avec le développement d’une solution d’administration et de gestion centralisée des postes de travail sans infrastructure serveur. Cette innovation nous différencie véritablement de gros concurrents américains tels que Citrix ou Vmware.

Depuis 2016, notre solution bénéficie des évolutions technologiques et du travail de notre R&D en permanence. L’an dernier, nous avons racheté une société dans la téléphonie d’entreprise sur IP. Ce rachat est en complément de notre offre car nous nous adressons quasiment aux mêmes clients. Aujourd’hui, Wisper est un acteur avec une centaine de salariés, faisant 10 millions de chiffre d’affaires, possédant 4 sites en France et 5 filiales à l’étranger. Ces 5 filiales sont récentes et ont été créées en 2021. C’est donc une dynamique assez forte pour le groupe, car elle marque le début de notre développement international.

Notre solution est entièrement développée en France. Nous sommes basés en Normandie, à Paris, à Toulouse et à Lyon, avec une vingtaine de personnes en R&D réparties entre la partie poste de travail et la téléphonie.

Quels sont vos clients ?

Nous proposons notre solution à tous les types d’entreprises ou de collectivités ayant un grand nombre de postes de travail fixes (hors Macintosh). Par exemple, les centres de relation client, internes ou externes, et tous les environnements multi-sites tels que les organismes de formation comme l’Astral. Le second secteur est l’éducation. Les collèges et les lycées possèdent de nombreux de postes dans les salles informatiques, ainsi que pour le personnel administratif. Cela devient notamment compliqué pour les départements de gérer leurs postes avec le déploiement de nouveaux programmes et les mises à jour logicielles.

En un mot, la solution Wisper est parfaite pour un profil identique massif et des équipes volumiques. Elle permet une gestion rationnelle des postes et requiert un traitement rigoureux des données.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Aujourd’hui, tout est géré en centrale. Grâce à la console de gestion, le service informatique peut créer et gérer des PC virtuels. Elle se connecte directement au service de stockage de votre cloud privé pour afficher la liste des masters et leurs versions. Elle dispose de multiples fonctionnalités permettant entre autres, de prendre la main à distance des PC virtuels.

Le cloud privé Wisper sert à stocker les masters (OS et applications) ainsi que leurs versions antérieures. Aucune donnée client n’est stockée dans le cloud privé strictement confidentiel.

Au quotidien, si l’application n’est pas mise à jour, il n’y a aucun flux à générer entre le siège et les sites. Il n’y a ainsi aucune consommation de la bande passante. Le master apparaît ensuite en local, où seuls les changements et les blocs additionnels sont importés.

Comment avez-vous conçu ce produit ? Avez-vous été accompagné dans ce changement ?

Disons que nous avons un CTO visionnaire, qui a proposé l’idée, et qui a ensuite lancé la R&D en interne.
Notre produit est uniquement le fruit de cette R&D et des ingénieurs qui composent notre équipe.

Quelle était l’activité avant 2016 ?

Avant 2016, c’était toujours la virtualisation, mais avec infrastructure. C’était exactement ce que fait Citrix aujourd’hui, mais avec des complexités de déploiement et de notoriété supplémentaires. L’entreprise était sur un marché axé PME et petites collectivités. En 2016, il y a eu un changement de trajectoire important grâce à notre nouvelle solution. Puis en 2020, un nouvel essor avec le rachat de la solution de téléphonie. Jusqu’en 2016, nous étions une entreprise présente sur son marché, mais qui avait du mal à se développer.

Comment votre produit se différencie-t-il de la concurrence ?

Par rapport à Citrix, nous n’avons aucune infrastructure serveur. Cela veut dire qu’avec une solution comme Citrix, vous êtes obligés d’avoir des serveurs en local. Cela renvoie à des bases, des refroidissements, des salles informatiques, etc. Avec nous, il y a à la fois une absence totale d’infrastructure – donc une souplesse et une simplicité dans le déploiement –, et un coût plus intéressant. Globalement, on est entre -20% et -40% par rapport à un environnement Citrix en comptant les différentiels sur l’infrastructure, le hardware, les équipes dédiées au projet, les déplacements, la consommation d’énergie, les économies engendrées suite à l’installation, la fiabilité et la limitation des bugs.

Vous avez levé 12 millions d’euros en 2020, à quoi cet argent vous a-t-il servi ?

Cet argent a servi à développer notre R&D, et à acquérir la société de téléphonie. Nous avons ouvert cinq filiales dans cinq villes qui sont : Londres (Angleterre), Bruxelles (Belgique), Casablanca (Maroc), Prague (Pays-Bas) et Madrid (Espagne). Enfin, nous avons aussi investi dans du hardware. En effet, nous proposons la solution en pur logiciel ou avec le logiciel embarqué dans un hardware dédié au sein d’un mini PC.

Comment imaginez-vous votre activité dans 5 ans ?

Nous allons continuer de développer notre R&D afin de couvrir un maximum de supports. Le contexte actuel est un facteur favorable à notre développement car une évolution sociétale s’est produite avec la Covid-19. L’univers de travail n’est plus unique pour le salarié, certains ont des modes de travail hybrides : une partie au domicile, et une autre au bureau. L’environnement de travail se doit d’évoluer pour garder toutes ses spécificités, à savoir garder son aspect sécuritaire et son aspect corporate.

Notre stratégie R&D consiste justement à avoir une réponse totale sur la question. Selon moi, le lieu de travail du salarié ne doit plus être un sujet pour le service informatique.

Puis d’ici 5 ans, nous aurons sûrement un développement international encore plus conséquent. Deux études sont actuellement en cours avec des pays tels que l’Allemagne et l’Inde.

Pourquoi l’Inde ?

Parce qu’il y a énormément de centres d’appel. La problématique du centre d’appel réside dans le fait que les salariés travaillent pour le compte d’autres clients. Ils ont besoin d’avoir de la flexibilité dans les logiciels et les applications qu’ils utilisent. Nous permettons de mettre les bons masters en face de chaque téléopérateur afin qu’il puisse immédiatement travailler sur sa prochaine mission. Nous permettons de le faire de manière centralisée et instantanée. Il s’agit là d’une vraie différenciation, ainsi que la souplesse, la flexibilité et la capacité à gérer les pics de saisonnalité.

Auriez-vous des conseils à donner aux lecteurs du Journal du Manager qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ? 

1 – Ne pas le faire seul.

2 – Ne pas être sous capitalisé au départ car on devient rapidement dépendant de plein de facteurs exogènes, et on perd la main.

3 – Essayer d’avoir une idée qui peut se vendre aux grands groupes, et surtout de ne pas avoir peur de s’y confronter car ce sont les premières références. Si vous avez peur d’y aller tout seul, vous pouvez le faire accompagné d’apporteurs d’affaires ou de personnes expérimentées.

Nos remerciements à Jean-Marc Gonon, Président de Wisper.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one

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