Pledg, spécialiste du « Buy Now Pay Later » : Rencontre avec son DG et COO, Jacques-Olivier Schatz

Jacques-Olivier Schatz, DG & COO de Pledg, spécialiste du « Buy Now Pay Later »

Fondée en 2016, Pledg est une fintech qui fournit des solutions de paiement « Buy Now Pay Later ». Une offre qui permet aux commerçants d’augmenter leur taux de conversion, leur panier moyen et la fidélité à la marque.

Pour le Journal du Manager, son directeur général et COO, Jacques-Olivier Schatz, nous parle de son aventure au sein de Pledg.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Pledg ?  

Pledg est une fintech française basée à Paris, spécialisée dans les services financiers. Elle a été lancée en 2016 par le CEO et co-fondateur Nicolas Pelletier (ex-CEO de Musiwave).

Initialement, l’idée de Pledg a émané de la difficulté à organiser les dépenses de groupe lors des voyages et activités de loisirs. C’est pour répondre à cette contrainte que la première solution de Pledg est née : le paiement partagé. Ensuite, le projet s’est accéléré. D’autres solutions telles que le paiement fractionné ou différé sont venues enrichir notre gamme d’offres.

Aujourd’hui, notre mission principale est de proposer un large choix de solutions de financement « Buy Now Pay Later » dédiées au commerce et exclusivement en marque blanche. Ces solutions sont simples et flexibles, quelle que soit la typologie du marchand (site e-commerce, marketplace, boutique physique), son secteur d’activité (retail, tourisme, ticketing, services, etc.) ou encore son type de business (B2C, B2B).

Quel est votre parcours ? Pourquoi avoir rejoint Pledg en 2021 ? 

J’ai commencé ma carrière en tant qu’Ingénieur d’affaires. Quelques années plus tard, j’ai rejoint le groupe d’ingénierie Alten, où j’ai occupé plusieurs fonctions pour ensuite créer et diriger un centre de service partagé pour des services administratifs et financiers. Avant de rejoindre Pledg, j’ai été CEO de la néobanque Nickel puis COO de l’insurtech Wakam.

En rejoignant Pledg, j’avais la volonté de continuer à innover dans un secteur en plein essor. J’ai été séduit par le challenge, l’aventure collective, mais surtout par le produit et l’équipe.

Aujourd’hui, comment qualifieriez-vous Pledg ? Quelle est votre clientèle ? 

Pledg est une jeune et dynamique startup qui compte 45 salariés. Nous avons déjà effectué une levée en série A en 2021. Cette levée de fonds nous permet actuellement de développer un produit de qualité et scalable, mais aussi un outil de scoring en machine learning puissant.

Cela contribue à consolider notre présence sur le segment du Buy Now Pay Later, mais aussi à nous donner la capacité de développer sans cesse de nouvelles fonctionnalités pour répondre aux besoins du marché.

Sur le plan commercial, nous proposons notre solution à de nombreux grands comptes répartis en France (85 %) et dans le reste de l’Europe (15 %).

En quoi Pledg se démarque-t-elle des autres fintech présentes sur le marché ? 

La singularité de Pledg réside dans sa capacité à proposer des solutions Buy Now Pay Later, en marque blanche, complètement intégrées au processus de paiement. Autrement dit, nous n’intervenons pas dans la relation privilégiée qu’a le marchand avec son client, contrairement à nos concurrents. Il n’y a aucune création de comptes ni sollicitation des clients du marchand pour proposer d’autres produits de notre part.

Nos solutions se fondent complètement dans le site du marchand. Le client final n’est jamais en lien avec Pledg. En optant pour nos solutions en marque blanche, le marchand cherche avant tout à optimiser le parcours d’achat de ses utilisateurs tout en valorisant sa marque. Il bénéficie alors de paniers moyens et de taux de conversion plus importants.

Quels partenariats vous ont permis d’augmenter les volumes de transactions ? 

Souvent associé à des paniers élevés, le paiement fractionné est une réelle opportunité pour les acteurs évoluant dans les secteurs du tourisme et des loisirs. De ce fait, nous avons signé de nombreux contrats avec de grandes enseignes. Ces contrats leur permettent de proposer des facilités de paiement sur l’achat de billets d’avion ou places de spectacles. Comme nous fonctionnons en marque blanche, nous ne communiquons pas sur nos marchands.

Comment expliquer cette croissance rapide ? 

Pledg grossit vite et cela s’explique. Alors bien sûr, nous opérons sur un marché qui est aujourd’hui en très forte croissance. Mais au-delà de ça, nous concentrons tous nos efforts à construire un produit qui répond aux besoins du marché et qui satisfait pleinement nos marchands et nos clients.

Notons que la notion de crédit n’est pas nouvelle dans ce métier. Nos leviers de croissance viennent de notre capacité à proposer à la fois des solutions innovantes, personnalisées, instantanées et qui apportent de la valeur à nos marchands.

D’autre part, notre technologie à la pointe nous permet une scalabilité très importante. D’où notre facilité à nous connecter avec de nombreux autres partenaires technologiques.

Quelle est votre place à l’international ? Quels territoires souhaitez-vous à présent conquérir ? 

Notre objectif est de renforcer notre présence sur le marché français et de nous étendre plus largement en Europe. Pour l’instant, nous sommes présents en France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Autriche, Pays-Bas, Espagne, Italie et au Portugal.

À quelles contraintes législatives et réglementaires avez-vous dû faire face lors de la création de Pledg ? 

Bien que les facilités de paiement octroyées par Pledg n’entrent pas dans le champ d’application du crédit à la consommation, nous avons fait le choix de déployer des technologies de mesure de solvabilité (via open banking) sur les paiements présentant un risque de surendettement pour le consommateur. 

Ainsi, nous nous inscrivons dans l’esprit de la réglementation en vigueur sur le crédit à la consommation visant à protéger les consommateurs du surendettement tout en anticipant une éventuelle évolution réglementaire sur les solutions Buy Now Pay Later.

Pour financer votre activité, vous avez déjà levé plus de 80 millions d’euros. Que retenez-vous de ces levées de fonds ? 

Nous avons été les premiers du secteur Buy Now Pay Later en France à utiliser un fond commun de titrisation. D’un montant de 55 m€, il nous permet de financer notre activité avec un apport limité. 

Pour le reste, en dette et en capital, nous retenons surtout qu’il est important d’avoir des investisseurs qui soient en capacité non seulement de nous soutenir en apportant de l’equity, mais aussi d’être des conseillers qui apportent leurs réseaux et leurs idées, et avec lesquels nous échangeons régulièrement. 

Comment imaginez-vous cette activité dans 5 ans ? 

De plus en plus de nos concurrents se concentrent uniquement sur le consommateur final, le marchand n’est ainsi qu’un moyen d’augmenter leur base de clients. Nous pensons qu’il y aura une divergence entre les solutions “consumer focus” et les solutions “merchant focus”. 

Le développement du B2B, où un marchand vend à un professionnel, va rattraper et probablement dépasser en volume l’activité B2C. L’expérience client doit être aussi bonne dans un cas que dans l’autre, ainsi que la façon d’intégrer ces solutions. 

Un certain nombre d’acteurs, notamment les banques, les fournisseurs de solution de paiement et les grands commerçants, souhaiterons également disposer eux-même d’une solution de Buy Now Pay Later à proposer à leurs clients. La solution SAAS de Pledg répondra à ses besoins.

Enfin, la possibilité pour les marchands de proposer une expérience fluide et instantanée en caisse, sans avoir à changer de système de caisse, de TPE. Cela rendra complètement accessible le Buy Now Pay Later.

Enfin, il évoluera vers une offre plus responsable. Pledg utilise d’ores et déjà une solution d’open-banking couplée à une solution d’analyse du budget du client en automatique afin d’éviter de sur-endetter ceux qui risqueraient de l’être.

Pour terminer, nous souhaitons continuer à développer les équipes, à faire progresser Pledg à l’international. Mais par-dessus tout, nous espérons que nos marchands seront toujours autant satisfaits de notre produit et qu’ils auront des clients fidèles et heureux.

Auriez-vous des conseils à donner aux lecteurs du Journal du Manager souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat ? 

Oser se lancer. Bien s’entourer. Le reste, c’est à vous de l’écrire. 

 

Nos remerciements à Jacques-Olivier Schatz, DG & COO de Pledg.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one

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