Alan, la super-app de santé : Rencontre avec son Directeur Général France, Fabrice Staad

Fabrice Staad, Directeur Général France d'Alan, la super-app de santé.

Fondée en 2016, Alan est une AssurTech française, indépendante et 100 % en ligne, spécialisée dans la santéEn tant que partenaire santé tout-en-un, Alan assure une couverture santé et prévoyance complète adaptée aux besoins des entreprises de toutes tailles et des indépendants.

Pour le Journal du Manager, Fabrice Staad, accepte de partager avec nous l’histoire et les aspirations d’Alan.

Quel fut votre parcours professionnel avant Alan ?

J’ai eu un parcours assez classique avant de rejoindre Alan. J’ai commencé comme haut fonctionnaire et me suis occupé de la supervision du secteur de l’assurance pendant quelques années. Ensuite, j’ai travaillé en cabinet ministériel où j’ai travaillé sur la réforme des retraites de 2010 pilotée par Eric Woerth. Après quoi, j’ai travaillé avec Roselyne Bachelot sur la prise en charge des personnes âgées.

J’ai par la suite travaillé chez Generali où j’ai notamment été Directeur technique sur toute la partie « assurance de personne ». C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Jean-Charles Samuelian-Werve, l’un des cofondateurs d’Alan. Il m’a présenté le projet qui m’a tout de suite passionné. C’est ainsi que j’ai rejoint l’équipe d’Alan en 2016, au début de l’aventure.

Alan est devenu en 2016 le premier nouvel assureur agréé. Cette volonté de créer une entreprise d’assurance de plein exercice m’a plu, car cela ce n’était pas arrivé depuis 1987, tout comme l’idée de ne pas considérer l’assurance, comme une fin en soi, mais comme un vecteur pour résoudre un problème beaucoup plus large, celui d’être en bonne santé de façon simple.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire et l’activité d’Alan ? Pourquoi avoir rejoint Alan ?

Alan est né d’un constat. Le système de santé ne répondait pas aux attentes des utilisateurs. Il était peu transparent, peu flexible, peu adapté aux besoins de chacun et très peu dans la prévention. Nos deux cofondateurs, Jean-Charles Samuelian et Charles Gorintin, ont donc tenté de comprendre comment utiliser les nouvelles technologies pour adresser cette problématique. C’est-à-dire donner accès à une solution différente et rendre le système de santé beaucoup plus intuitif, simple d’accès, facile d’utilisation, etc.

En creusant un peu, ils ont compris qu’il faudrait d’abord construire une plateforme qui permettra d’interagir avec toutes les parties prenantes du système de santé. Cette plateforme serait donc l’assureur complémentaire au cœur de ce système de santé. Dans l’histoire d’Alan, l’assurance est la première brique qui a été posée. Aujourd’hui, elle représente le socle à partir duquel nous sommes capables de proposer une expérience en assurance, mais également des services en santé totalement différents de ce que fait le reste du marché.

Qu’est-ce qu’Alain Mind ?

Il faut garder à l’esprit que la volonté d’Alan est de devenir le partenaire santé global des entreprises et des freelances. Autrement dit, être capable de donner accès à une expérience d’assurance extrêmement qualitative, mais également à tout un panel de service de santé. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’Alan envisage les problèmes de santé de façon globale, proactive et personnelle. De façon « globale » signifie que l’on va s’occuper à la fois du corps et de l’esprit. « Proactive », car nous sommes capables d’anticiper les problèmes des assurés, de leur envoyer des notifications de prévention et rappel. De façon « personnalisée » signifie que nous nous adaptons aux besoins spécifiques de chaque personne.

La solution Alan Mind rentre dans cette vision-là. En complément des problèmes de santé physique, il y a aujourd’hui un phénomène massif qui est la question du bien-être mental. Cela représente un pourcentage élevé des dépenses de la Sécurité sociale. De plus, c’est un problème qui est mal adressé, car les gens ont encore du mal à en parler et les solutions thérapeutiques concrètes sont encore peu diffusées et peu connues. Alan Mind répond à cette volonté de pouvoir mettre au cœur des discussions et dans les mains de tout le monde, équipe RH et salariés une solution capable d’améliorer la situation mentale.

En quoi Alan se démarque-t-elles des autres mutuelles présentes sur le marché ?

Disons que notre vision, celle d’être le partenaire de santé globale, nous différencie fortement. D’autres entreprises d’assurance auront des services, mais n’arriveront jamais à les présenter de manière aussi cohérente. De même qu’elles n’arriveront jamais à créer une expérience aussi fluide entre une partie assurance et une partie service de santé. On retrouve sur le marché beaucoup de services peu connectés les uns aux autres, là où Alan va se concentrer sur sa capacité de proposer le bon service au bon moment, de façon fluide. Cette expérience nous distingue beaucoup.

Nous avons eu l’avantage de commencer à un moment où les technologies ont atteint plus de maturité. La qualité des outils et des expériences que nous sommes capables de créer n’a pas d’équivalent comparé à ce que peuvent faire des entreprises traditionnelles. Sur la seule expérience « assurance », nous remboursons et répondons aux questions de nos membres avec une vitesse inégalée.

En définitive, nous sommes arrivés à un point de maturité de notre produit qui nous donne l’expérience assurantielle la plus qualitative sur le marché, complété par une offre de services santé qualitative et facilement accessible.

Quelles stratégies et actions ont contribué au succès d’Alan depuis 2016 ? 

Ce qui m’a marqué, c’est l’ambition de mettre l’utilisateur au centre. Elle était présente le premier jour et elle l’est encore aujourd’hui, dans la manière dont nous envisageons nos prises de décisions.

Au-delà d’actions spécifiques, c’est davantage un état d’esprit, une culture que je mettrais en avant. Cette obsession de toujours vouloir faire en sorte que chaque décision prise soit la meilleure possible pour les utilisateurs finaux.

Nous avons également réussi à créer une équipe incroyablement talentueuse et portée par notre projet. Notre fil conducteur, a toujours été d’être attentif et exigeant sur le bien-être et la qualité de l’équipe. Nous ne sommes pas passés de 8 à 550 collaborateurs en un clin d’œil. Nous avons passé beaucoup de temps à discuter avec chacun des candidats afin de savoir s’ils partageaient nos valeurs et notre ambition.

Comment avez-vous géré la croissance soutenue d’Alan ces dernières années ? Cela a-t-il posé des difficultés ?

Nos problèmes sont évidemment assez différents en comparaison à Alan en 2016 qui comptait 8 collaborateurs et quelques centaines de personnes assurées. Aujourd’hui, nous couvrons 380 000 personnes, nous sommes présents dans 3 pays et nous comptons un effectif de 550 collaborateurs.

D’une certaine façon, tout est assez différent. Le volume de personnes assurées implique nécessairement des sujets nouveaux en termes de scalabilité. De plus, gérer 550 personnes nécessite de réfléchir davantage à la manière de s’organiser, de prendre des décisions, etc.

Finalement, il a été question d’une succession de problèmes à régler les uns après les autres. Et nous les avons pris avec beaucoup de transparence dans notre façon de les résoudre. Quand bien même l’entreprise a beaucoup changé, sa culture et son ambition sont restées les mêmes. Par culture, j’entends la transparence complète, une volonté de responsabiliser tous les collaborateurs, de toujours se donner des ambitions élevées et de s’assurer que tous les salariés grandissent avec l’entreprise.

Pour financer votre activité, vous avez réalisé pas moins de 7 levées de fonds qui aujourd’hui, vous ont permis d’être valorisé à 2,7 milliards d’euros. Que retenez-vous de ces levées de fonds ? 

Chaque levée de fonds vient marquer une nouvelle étape de notre développement. Il a fallu des investissements importants pour changer les choses en profondeur sur un sujet comme la santé et l’assurance. Ce qu’il faut retenir, c’est que nous avons réussi à convaincre les investisseurs successifs de la pertinence de notre vision, et qu’ils sont engagés avec nous sur le long terme avec la volonté de pouvoir impacter des millions de personnes.

Quelle est votre place à l’international ? Quels territoires souhaitez-vous à présent conquérir ?  

Aujourd’hui, Alan est présent en France, mais aussi en Espagne et en Belgique depuis deux ans. Nous enregistrons des taux de croissance en Belgique qui sont plus forts que ceux constatés en France à nos débuts. Pour ce qui est de l’Espagne, les taux sont en ligne avec la croissance que nous avions connue. Il va sans dire que ce sont deux pays qui représentent de très beaux potentiels.

Pour l’année 2023, nous avons décidé de consolider notre croissance dans nos 3 pays historiques avant d’envisager l’ouverture d’un nouveau territoire. Nous avons acquis la conviction d’être capable de déployer notre solution ailleurs qu’en France et souhaitons stabiliser nos modèles organisationnels et opérationnels afin de pouvoir ouvrir d’autres pays et proposer nos services dans un délais bien plus court.

Avez-vous misé sur votre expansion à l’étranger dès le démarrage de l’activité ? Quelle a été votre stratégie à l’international ?

Dès le début, nous avions la volonté d’impacter la santé de dizaines de millions de personnes et de ne jamais restreindre ce que l’on faisait à la France. Effectivement, nous avons toujours pensé que pouvoir donner l’accès à une offre de santé globale, proactive et personnalisée avait du sens ailleurs autant qu’en France. Alors oui, l’envie de s’étendre dans plusieurs pays et la tentation d’y aller tout de suite était présente dès le début, mais il nous fallait y résister le temps de faire nos preuves en France. En parallèle, nous voulions également constituer une équipe internationale. De ce fait, dès les premiers échanges, alors même que nous étions tous francophones, nous avons tous rédigé en anglais. De cette façon, nous étions sûrs que les personnes qui nous rejoindraient plus tard n’auraient pas de difficulté pour comprendre certaines décisions passées.

À ce jour, nous continuons d’avoir l’anglais comme langue unique de communication à l’écrit et nous avons des collaborateurs de diverses nationalités. Cela est une bonne chose, car sur le marché de la Tech en particulier, se limiter à des personnes qui parlent uniquement le français revient à se priver d’un pool de talents extrêmement fort.

Quelles sont vos ambitions pour Alan ? Sur quoi misez-vous pour votre développement ?

Notre ambition a toujours été de devenir un leader dans la santé et d’avoir un impact sur des millions de personnes dans le monde. Que ce soit dans leur quotidien, dans leur manière d’interagir et de réfléchir à leur propre santé.

Nous pensons que ce modèle agrégé autour d’une entreprise d’assurance a beaucoup de sens. Nous continuons d’avancer en essayant de toujours mettre à disposition des outils, des services de santé et des offres assurantielles de très haute qualité et bien intégrés. Alan a enfin la capacité en France de toucher un marché extrêmement large, qui va des startups aux très grands groupes.

Nos remerciements à Fabrice Staad, Directeur général France d’Alan.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one

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