O’clock, l’école des développeurs web et du téléprésentiel : Rencontre avec son cofondateur et CEO, Dario Spagnolo

Dario Spagnolo, CEO et cofondateur d'O'clock, l'école des développeurs.

Cofondée en 2016, O’clock est une école de développement web qui s’appuie sur un format d’apprentissage innovant : le téléprésentiel. L’établissement propose une formation qui ne nécessite rien d’autre qu’un ordinateur en bonne santé et d’une connexion internet haut débit.

Pour le Journal du Manager, Dario Spagnolo, son cofondateur et CEO, partage avec nous les aventures de l’école des développeurs.

Pouvez-vous nous présenter la genèse et l’activité de l’école O’clock ? 

L’histoire de l’école O’clock a commencé en 2016, après que nous avons fait deux constats. D’un côté, les besoins en compétences numériques des entreprises continuaient à croître malgré une évolution grandissante des offres de formation. D’un autre côté, énormément de personnes étaient en recherche d’emploi, notamment les jeunes. En effet, près de 2 millions de jeunes n’avaient ni emploi ni formation. Malheureusement, la situation n’a pas tellement évolué.

Il y a 6 ans, l’offre de formation était polarisée avec d’une part des formations assez classiques en présentiel et de l’autre une offre émergente de formation à distance asynchrone composée principalement de MOOCs. Il y avait là une opportunité pour innover et c’est ce que nous avons fait ! 

O’clock est donc la première école en France qui forme aux métiers du numérique 100 % à distance. Afin que nos formations soient les plus adaptées possibles aux personnes éloignées de l’emploi, nous avons mis au point un format pédagogique innovant appelé « téléprésentiel ». 

Comment fonctionne le concept de pédagogie mis au point par O’clock ? 

Tous les jours, nos apprenants se connectent aux classes virtuelles animées en direct vidéo par nos formateurs. Ils y interagissent, entre eux et avec l’équipe pédagogique, avec la même fluidité qu’en présentiel. Ceci est à la fois un excellent moyen de générer des liens sociaux et un formidable atout dans le maintien de l’engagement. Par engagement, j’entends la faculté de nos étudiants à rester mobilisés du premier au dernier jour de nos formations.

Nous appliquons une méthode pédagogique qui met l’accent sur l’entraide, le collectif et l’accompagnement humain, ce qui est très atypique pour une formation «100 % à distance». Nous avons également développé une solution innovante de classes virtuelles. Cette dernière contribue à rendre nos cours efficaces et vivants, tout en minimisant les effets négatifs généralement associés aux classes virtuelles (Zoom fatigue, complexité et instabilité technique, etc.).

Quels sont les enjeux des écoles, comme  O’clock, qui dispensent les cours uniquement en distanciel ? 

Le fort taux d’abandon, la perte de lien social, etc. Les formations à distance sont traditionnellement des parcours individuels avec une faible interaction entre les apprenants.

J’ajouterais que beaucoup d’acteurs confondent classe virtuelle et visioconférence. Ils utilisent des logiciels tels que Zoom ou Google Meet qui sont de très bons logiciels de visioconférence, mais font de piètres classes virtuelles.

D’ailleurs, nous avons décidé de mettre à disposition des écoles, organismes de formation et entreprises notre solution de classe virtuelle Slippers ainsi que notre expertise en matière d’animation de cours en téléprésentiel à travers des formations. 

Avez-vous des concurrents ? Comment vous démarquez-vous ? 

Nous sommes pour l’instant relativement seuls sur le domaine de la formation en téléprésentiel aux métiers du numérique. La plupart des acteurs restent sur des formats présentiels tout en mettant un peu de distanciels dans le mix. Néanmoins, ils ne proposent pas de réelle expérience immersive et collective de formation 100 % à distance. Ce qui répond aussi un peu à la deuxième question.

Cette approche différenciante de la formation nous vaut des taux de satisfaction très élevés dont nous sommes fiers : 4,8/5

Comment votre activité a-t-elle évolué face à la crise de la covid-19 ? 

Sans grande surprise, la crise covid-19 n’a pas eu d’impact négatif sur notre activité. D’autant que toutes nos équipes pratiquent le 100 % de télétravail depuis le premier jour de l’École O’clock. Aujourd’hui, l’École O’clock compte 140 salariés, à temps plein, 100 % en télétravail aux quatre coins de la France et d’ailleurs

Comment attirez-vous les étudiants à l’École O’clock ? Leurs attentes et exigences ont-elles changé depuis la création de l’École O’clock ? 

Nous communiquons régulièrement sur nos réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram), mais aussi sur notre blog. Le but est de rendre concrète l’aventure O’clock en partageant des témoignages d’apprenants, des articles techniques sur les technologies enseignées par nos formateurs, etc. Parfois, on s’amuse aussi en publiant nos meilleurs trolls !

Je ne crois pas que les attentes et exigences de nos apprenants aient changé. Ils attendent toujours des formateurs excellents et disponibles, un programme pédagogique très aligné avec les besoins des entreprises et de réelles opportunités d’emploi après la formation!

Avez-vous connu des difficultés particulières lors de votre parcours entrepreneurial ? 

Je me rappellerai longtemps la réaction des premiers investisseurs qui se disaient spécialisés dans les startups en amorçage et que nous avons approchés en 2016 : « c’est très intéressant votre concept, mais revenez nous voir quand vous aurez fini 2 ou 3 sessions de formation ». Bien entendu, ce n’était pas satisfaisant, car nous avions besoin de fonds pour entamer les premières séances.

Heureusement, nous avions trouvé d’autres manières de financer le démarrage. Cela nous a permis de sauter le financement d’amorçage et de passer directement à la série A réalisée en octobre 2021.

Quelles sont vos ambitions pour l’École O’clock ? 

Aujourd’hui, nous formons principalement aux métiers du développement web avec environ 1000 personnes par an. Toutefois, nous sommes en train d’élargir notre périmètre à d’autres métiers du numérique en tension, comme ceux de la cybersécurité, de la data, etc.

En parallèle, nous nous sommes donné pour mission de partager notre expérience et notre technologie, avec Slippers, pour accompagner à notre manière l’écosystème de la formation dans sa transformation numérique plus inclusive. 

Quelles leçons retenez-vous de cette aventure entrepreneuriale ? Auriez-vous des conseils à donner aux jeunes entrepreneurs ? 

Je retiens principalement l’importance de trouver les moyens de tester ses idées. En amorçage, il est fréquent d’avoir toutes sortes de feedbacks sur son projet et même si c’est utile, rien ne vaut un bon MVP ou MVS (Minimum Viable Product/Service). Tant que l’on reste convaincu de la viabilité d’un projet ou d’une idée, la priorité c’est de la tester le plus rapidement possible. 

Si l’on s’était limités à écouter les feedbacks de l’époque, l’École O’clock n’aurait probablement jamais vu le jour !

 

Nos remerciements à Dario Spagnolo, cofondateur et CEO de l’École O’clock.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one

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