Eskimoz, l’agence SEO qui a craqué l’algorithme de Google avec 92% de réussite : rencontre avec Andréa Bensaid

Andrea Bensaid Fondateur d'Eskimoz, l'agence SEO qui a craqué l'algorithme de Google avec un taux de réussite de 92%

Andréa Bensaid est le fondateur d’Eskimoz, une agence SEO qui a été élue deux années de suite première agence de conseil digital en France et en Europe d’après Les Echos et Le Financial Times.

Pour le Journal du Manager, il accepte de revenir sur la genèse de ce projet incroyable et nous livre son avis sur l’évolution et les nouveaux enjeux du SEO.

Pouvez-vous revenir sur l’histoire d’Eskimoz ? Comment tout cela a-t-il débuté ? 

L’agence Eskimoz a démarré en 2010 dans mon salon. Après avoir vécu un échec indéniable dans le lancement d’une marketplace en ligne, j’ai décidé de me lancer en tant que Freelance SEO. Mon objectif était simple : proposer l’expertise que j’avais acquise pendant ces longs mois à essayer de booster le référencement de ma plateforme. Le freelancing était un bon moyen de rebondir car cela ne nécessite pas de fonds d’amorçage, ce qui signifie que l’on peut gagner de l’argent dès le premier client. Quand on bosse de chez soi, on n’a pas vraiment de frais, c’est l’avantage ! J’ai donc proposé mes services et j’ai continué de me former en parallèle de manière très rapide. La pratique dans le SEO n’a pas de prix car chaque cas est unique, l’expérience est donc relativement empirique !

Après avoir enchaîné les missions pour des clients, j’ai décidé de référencer le site Eskimoz pour montrer de quoi j’étais capable. Si j’arrivais à être premier sur le marché où il y a tous les experts et qui est donc le plus concurrentiel, on me ferait confiance. Ensuite, parallèlement à mon investissement en inbound marketing, j’ai loué un premier bureau de 20 mètres carrés et recruté ma première stagiaire. À partir de là, Eskimoz a connu 100% de croissance chaque année jusqu’à aujourd’hui et la société a été élue 2 années de suite 1ère agence de conseil digital en France et en Europe d’après Les Echos et Le Financial Times.

Difficile de faire plus succinct mais vous pouvez lire ma tribune sur Maddyness qui rentre plus en détail 🙂

Aujourd’hui, à qui vous adressez-vous ? Comment aidez-vous vos clients à se faire connaître sur Internet ? 

Aujourd’hui, nous nous adressons à toute société ambitieuse ayant pour objectif de bien se positionner et d’être visible sur Google. Il est important de rappeler que Google est le premier vecteur de trafic digital loin devant les réseaux sociaux et autres canaux digitaux. Comment peut-on imaginer que certaines sociétés s’en privent ?

Nous accompagnons nos clients de A à Z dans la mise en place de leur stratégie SEO. Nous intervenons donc sur les 3 piliers que sont la technique, le contenu et la popularité.

Vous êtes sur le marché du SEO depuis 2010. Comment percevez-vous l’évolution du marché ?

Le marché devient de plus en plus mature et se professionnalise. C’est une évolution assez logique et naturelle car si les annonceurs comprennent mieux les enjeux, ils augmentent leurs attentes. Les entreprises sont maintenant dotées de Head of Digital ce qui n’existait pas en 2010. Ils sont acteurs de la transformation digitale des entreprises et sont capables d’aller chercher les experts métiers plus facilement qu’à l’époque où les budgets étaient confiés aux groupes de conseil internationaux.

Concernant l’algorithme de Google, celui-ci se bonifie et se complexifie au fil des années ce qui laisse de moins en moins de place aux pratiques douteuses. Le niveau de qualité des résultats est donc très bon et il bénéficie d’une très belle longueur d’avance sur ses concurrents.

Enfin, l’intégration du machine learning dans l’algorithme et l’arrivée de la recherche vocale font évoluer les pratiques mais pas aussi vite qu’on pourrait le penser 😉

Fait-on du SEO en 2020 comme on le faisait en 2010 ?

En 2020, le SEO s’intègre dans une stratégie de marketing globale, alors qu’il y a quelques années le référencement naturel était souvent travaillé de manière isolée. Le SEO s’est inséré au centre des différents services techniques, marketing, communication et ne peut plus marcher si on décide de l’isoler. La manière de faire du SEO a donc énormément évolué et a un très fort besoin de se professionnaliser pour s’intégrer parfaitement dans toutes les sociétés.

L’agilité sera la clé du succès dans les prochaines années, c’est la raison pour laquelle certains groupes pas encore assez agiles ont été bouleversés sur Google ces dernières années.

La France est-elle un marché mature en termes de référencement naturel ? 

La France est reconnue pour son expertise très forte sur le marché du SEO. De nombreux concours et prix internationaux sont régulièrement gagnés par des Français. En revanche, c’est assez paradoxal car d’un point de vue de la demande beaucoup d’entreprises n’ont pas encore pris le tournant de l’inbound malgré tous les indicateurs au vert.

À contrario, les entreprises anglo-saxonnes ont un temps d’avance sur le sujet. Publicité plus chère, data moins accessible et nécessité d’avoir une relation directe avec ses clients, le référencement naturel s’impose comme une stratégie incontournable.

Nous avons donc une bonne expertise technique du point de vue de l’offre, un retard sur les méthodes de gestion de projet et de délivrabilité du service, je pense ici à la méthode agile, et un fort retard du point de vue de la demande pour certaines entreprises qui ne privilégient pas du tout encore assez ce levier.

Quelles différences peut-on observer avec d’autres pays, en Europe ou sur les autres continents ? 

On peut observer en Angleterre que les budgets démarrent à 2 000 pounds par mois quand en France ça représente encore le budget maximum de très grosses structures. Voici une tribune intéressante que j’avais écrite sur FrenchWeb en 2016 en lien avec le sujet : Quel est le niveau d’expertise des agences SEO en France ?

Une entreprise peut-elle aujourd’hui se passer de SEO et miser uniquement sur les réseaux sociaux, par exemple ? 

Bien sûr, tout est possible et l’inverse est vrai également mais dans les deux cas, c’est se priver d’une manne de trafic importante. L’omniprésence et la diversification sont devenues clés en digital. Après, selon l’activité de l’entreprise, un canal peut avoir plus de sens qu’un autre mais la question est : pourquoi s’obliger à choisir quand on a la liberté et la possibilité de faire les deux ?

Comment débuter un travail de référencement naturel sur son site Internet ? 

Cela débute par une bonne architecture et une bonne expérience utilisateur selon moi. Ensuite vient la qualité du contenu et les performances techniques. Enfin, à quoi sert d’avoir le plus beau site du monde s’il n’est pas visible ? Il faut donc travailler sa notoriété !

Quelles sont vos ambitions pour Eskimoz ? 

Nous souhaitons devenir dans 3 ans le plus important conglomérat de consultants SEO en Europe afin de réunir le meilleur savoir-faire et continuer d’agrandir notre diversité culturelle pour répondre à de forts enjeux internationaux.

Vous expliquez être passé de freelance à 80 employés en 3 ans, sans levée de fonds. Quels ont été selon vous les facteurs clés du succès de votre entreprise ? 

La passion et le travail, sachant que les deux sont intimement liés donc quand on a le premier, le deuxième suit beaucoup mieux.

Quel est votre projet phare du moment chez Eskimoz ? 

Cela fait plus de 10 ans que l’on raconte une belle histoire pour Eskimoz et que l’on peaufine notre Storytelling au quotidien. Aujourd’hui, plus que jamais, on souhaite accompagner nos clients à raconter leur propre histoire, de la meilleure manière ! Nous avons donc lancé à cette occasion le Studio Eskimoz, spécialisé en Content Marketing. Nous comptons déjà 20 Content Strategist prêts à mettre leur savoir-faire au service de nos clients.

Auriez-vous des conseils à donner aux entrepreneurs débutants ?

1 – Ne vous forcez pas à devenir entrepreneur si ce n’est pas un fort ressenti instinctif. Le fait de beaucoup le vouloir ne suffit pas. Généralement on n’en dort pas au point de se lever un jour d’un coup de manière presque inconsciente pour démarrer son projet. On le lance parce que c’est naturel, c’est un plaisir, c’est loin de la notion de travail et d’effort à ce moment, c’est un élan de créativité qui dépasse la raison et qui se matérialise sans trop se poser de questions. Si vous vous posez trop de questions ce n’est pas très bon signe.

2 – Ne quittez pas tout du jour au lendemain pour lancer votre projet. Lancez-le en parallèle de votre activité et prenez le temps nécessaire pour le peaufiner. Il faut que le projet fonctionne naturellement et il faut attendre le bon moment pour tout lâcher. Attendez que tout soit prêt, c’est une bêtise de se précipiter. Mettez une brique en plus au fur et à mesure même si ça doit prendre un an.

3 – Pensez votre projet sur 10, 20 ans et non pas à court terme, une entreprise se développe dans la durée, la course à la levée de fonds et au développement rapide ne traduit pas le développement normal d’une entreprise. Il peut même, dans certains cas, alimenter de mauvais comportements et réflexions qui seront la source de l’échec.

Nos remerciements à Andréa Bensaid, fondateur d’Eskimoz.
Propos rapportés par l’équipe de manager.one.

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